L’augmentation vertigineuse de la puissance de calcul numérique a depuis une quinzaine d’années favorisé l’émergence rapide de techniques dites de « virtualisation » système et réseau. Cette évolution a entraîné une migration des systèmes d’information depuis les entreprises vers des grappes de serveurs externalisés, appelés dans le jargon technique le « cloud », capables d’offrir des environnements virtualisés en charge d’exécuter les différents services informatiques. 
Ce transfert, du physique au virtuel, des ressources de calcul, de stockage et de réseau a permis des gains d’espace physique (un serveur de virtualisation peut accueillir plusieurs dizaines, voire centaines, de machines virtuelles ou conteneurs), des économies d’énergie (en mutualisant les interfaces et le matériel entre plusieurs machines virtuelles et conteneurs) ainsi qu’une plus souple gestion du parc informatique des organisations et des entreprises (avec une infogérance simplifiée par des techniques de contrôle distant des environnements virtualisés).  

Afin de répondre à une demande toujours croissante, les opérateurs de centres de données, ont progressivement capturé le développement des nuages en centralisant le déploiement des ressources dans peu de sites de très grandes tailles. Toutefois, cette tendance à la centralisation est en train de s’estomper car l’adoption des services « cloud » pour beaucoup d’entreprises nécessite des très hauts niveaux de performance (notamment en latence et en débit) et de fiabilité, des niveaux qui ne peuvent être atteints qu’en rapprochant les centres de données des utilisateurs et donc implicitement en diminuant leur taille. Cette même tendance s’exprime d’autant plus ces dernières années avec la virtualisation non simplement des serveurs délivrant un service à des utilisateurs humains, mais aussi des fonctionnalités réseaux permettant de contrôler et garantir des performances tout au long de la chaîne de communication reliant les services numériques aux utilisateurs. De plus, les nouveaux usages, la mobilité des utilisateurs (par ex. ville intelligente, véhicule connecté) et le développement croissant de nouvelles applications visant les terminaux mobiles (réalité augmentée, jeu en ligne, etc.) poussent également au déploiement de ressources de virtualisation dans les réseaux d’accès. 
Le déploiement, l’administration et l’utilisation de ces nouveaux types d’infrastructures nécessitent une structuration et une amélioration des technologies actuellement disponibles, notamment : la définition de nouveaux protocoles supportant la segmentation des infrastructures et augmentant la « programmabilité » de ces dernières, la conception de protocoles de migration des environnements virtualisés efficaces entre les différents sites géographiques, la conception d’algorithmes pour un partage équitable ou différencié de la qualité de service, l’optimisation et l’automatisation dans l’orchestration des machines virtuelles et des réseaux en tenant compte conjointement des ressources systèmes et des ressources du réseau physique, ou encore l’accès réparti et la synchronisation du stockage entre clusters de virtualisation. Une convergence de ces problématiques entre nos deux pôles historiques systèmes distribués et réseaux ne cesse de s’amplifier avec les infrastructures de nouvelle génération où les dimensions calcul, stockage et réseau sont fortement liées (par ex. 5G, Edge Computing, IoT).

C’est dans cette perspective que le groupe de travail « Virtualisation » s’inscrit, avec comme objectif l’animation d’une recherche vive et fortement liée à l’environnement industriel. Les « Journées Cloud » sont l’évènement phare organisé tous les ans depuis 2014 par le groupe de travail.

Animateurs

(période 2015-2020 : Adrien Lebre et Stefano Secci)

Organisation